La légitimité, c’est un peu comme le date de tes rêves qui te ghoste.
T’as beau avoir donné le meilleur de toi-même, montré patte blanche en dégainant tes meilleurs arguments (ton expérience, tous tes acquis, …), t’as l’impression qu’elle t’échappe toujours.
Ok, la comparaison est très bancale. Ce que je veux dire, c’est qu’en tant qu’entrepreneur, on passe notre temps à courir après la légitimité. Un tampon qui nous estampillerait “valide” et nous donnerait le droit de prendre la parole, d’être ambitieux, de gagner de l’argent.
Ça fait 10 ans que je fais de la com’. J’ai bossé au Parlement européen, en marketing dans une grosse boite londonienne, en start-up parisienne (brièvement, mais ça c’est une autre histoire). Pourtant, ça fait 4 ans que je me planque.
J’ai l’impression d’être cachée derrière un buisson et d’observer ma légitimité de loin, avec des jumelles :
“Dès que je ferai X de CA, je sors du bois”.
“Quand j’aurai accompagné X clients, on me prendra au sérieux”.
“Quand je serai à mon compte depuis X années, j’aurai le droit de faire autre chose, personne viendra m’accuser d’être perdue, incohérente et de surfer sur les tendances”.
Ça, ce sont quelques-unes des excuses que je me suis donnée pendant plus de 4 ans pour ne pas oser faire ce que j’avais envie de faire.

Étape n°1 : se donner des excuses
Ça fait 4 ans que je sais que ce qui me stimule, c’est transmettre, être reconnue pour mon jus de cerveau, partager ma vision et mes idées. Bref, presque immédiatement après m’être mise à mon compte, j’ai su que je voulais faire de l’accompagnement et de la formation.
Mais pendant 4 ans, je suis restée bien au chaud dans mon rôle de copywriter, à me cantonner à de l’opérationnel, parce que je ne me sentais pas légitime.
Et surtout parce que :
“Qu’est-ce que vont dire les gens ? Encore une entrepreneure qui surfe sur la tendance des formations en ligne”
“Les formateurs sont tous des arnaqueurs qui se font un max de thunes sur le dos des entrepreneurs en leur vendant du vent. Je suis pas prête à assumer cette image.”
“Comme elle ne sait pas faire, elle dit aux gens quoi faire”.
“Et si je me plante ? Tout le monde va se rendre compte que je suis une fraude, une communicante en carton”.
“Finalement, je ne suis peut-être pas si bonne que ça”.
Bref, tu l’as compris, j’avais un max de préjugés et je les utilisais pour… Ne rien faire.
En 2023, mon activité de copywriter tournait bien et je n’avais absolument aucun intérêt à en changer. Si ce n’est… Arrêter de me mentir.
💡 À retenir de cette étape : est-ce que tu t’empêches de faire les choses parce que c’est profondément contre tes convictions et qui tu es ? Ou simplement par peur ? Est-ce que tu SAIS ce que les gens pensent vraiment ou est-ce que tu te contentes de le présumer ? Est-ce que tu attends que quelqu’un d’extérieur te donne ta légitimité d’entrepreneur ?
Étape n°2 : prendre une décision. Et continuer d’avoir peur
Ça a changé le jour où Claire, ma consultante en développement commercial et marketing, m’a regardé dans le blanc des yeux et m’a balancé le plus simplement du monde : “Lise, tu sais que c’est ok d’avoir besoin de reconnaissance ?”
Alors, ça n’a l’air d’avoir aucun rapport avec le schmilblik mais le fait que quelqu’un me “donne le droit” de suivre mes envies et mes aspirations a été une énorme claque.
Je ne vais pas ergoter sur tous les bénéfices qu’il y a à se faire accompagner pour sortir de sa tête et de ses blocages parce que tu connais la chanson.
Je dirais juste qu’encore une fois, si je ne m’étais pas entourée, je serais encore planquée derrière mon buisson. À me demander pourquoi je m’ennuie dans mon activité et “comment font les autres ??!”.
Donc en septembre 2023, la décision est prise. Je pivote mon activité. Je veux accompagner les entrepreneurs dans leur prise de parole, écrite ou orale. Les aider à s’affirmer dans leur com, même s’ils pensent n’avoir rien d’intéressant à dire. Même s’ils sont parfois terrorisés par les injonctions qui fourmillent sur les réseaux sociaux : “faire du contenu clivant”, “se montrer pour être visible”, “être sur toutes les plateformes”, “suivre les tendances” and co.
Et là, on se dit qu’une fois la décision prise, tout allait aller de soi. J’allais sortir ma formation en 3 mois puisqu’apparemment c’est ce que les autres arrivent à faire. Il suffit d’un bon marketing.
Bah non pas du tout. J’ai mis un an et demi à la construire.
La peur était encore là, silencieuse mais tenace.
Pendant des mois, j’ai repoussé le moment de proposer la partie ‘formation’ du SpeakEasy. J’ai donc lancé une version bêta avec uniquement du consulting individuel. C’était comme rester dans ma zone de confort tout en essayant doucement de m’en éloigner.
À nouveau, on a eu le grand défilé des excuses :
“Oui mais les formations ça ne se vend plus, les gens veulent du sur-mesure et de l’individuel”
“Je ne veux pas passer pour une marchande de tapis donc je vais uniquement partager des conseils, comme ça j’aurais l’air plus crédible”.
“Je suis qui pour dire aux gens d’oser faire les choses à leur sauce alors que je suis même pas capable d’assumer mon pivot ?”
💡 À retenir de cette étape : il ne suffit pas de “sortir de sa zone de confort” et de prendre une décision pour d’un coup vaincre ses peurs et se sentir légitime. Certains ont des tempéraments de fonceurs, sans se poser de questions ; d’autres non. Et c’est ok, on avance petit à petit.
Étape n°3 : tu n’es pas en retard
Dis-toi qu’il m’a fallu plus de temps pour sortir ma formation que pour mettre au monde ma fille.
Et franchement, le processus a quasiment été aussi laborieux 😅.
Parce que j’ai pris le temps :
→ D’identifier un vrai besoin chez ma cible : la nécessité de s’affirmer dans sa communication pour se démarquer et toucher les bonnes personnes, sans avoir l’impression de devoir jouer un rôle ou de porter un masque
→ D’étudier la concurrence
→ De construire ex-nihilo tout le plan de contenu du SpeakEasy : je ne voulais pas d’une énième formation de marketing digital. J’avais envie de proposer une approche singulière, d’aller puiser dans mes connaissances en rhétorique, en littérature, en communication de crise. Bref, je suis allée puisée dans MES expériences pour proposer ma vision de la communication. Et pas simplement pour transmettre des hacks et astuces vus et revus sur les réseaux.
→ De me séparer du père de ma fille : ça n’a pas de rapport mais dis-toi que j’étais pas dans le mood de lancer une formation très vite, d’en faire des caisses en termes de marketing en mode “je suis une girl boss” alors que ma vie venait de s’effondrer
→ De béta-tester mon offre : bon, c’est là que j’ai pas réussi à aller au bout de choses au début parce que la première version du SpeakEasy était uniquement du consulting individuel. J’avais encore trop peur d’assumer la casquette de formatrice.
→ De construire ma stratégie de marque : là encore, je me suis fait accompagnée parce que même si c’est aussi quelque chose que je fais dans le SpeakEasy, je pense qu’à ce stade t’as perçu que je n’étais pas très douée pour faire les choses avec lucidité et objectivité quand il s’agit de moi-même. J’ai fait confiance à Élise qui m’a permis d’avoir une vision claire et cohérente de comment j’allais pouvoir assumer ma nouvelle posture et communiquer autour de mes offres.
→ De déménager (bah oui, séparation, tout ça) et ça ça prend aussi du temps
→ De continuer à faire rentrer de l’argent via mes prestations de copywriting
→ De continuer de me former
→ De construire 13 exercices et 12 ressources bonus pour permettre aux clients du SpeakEasy de trouver leurs messages-clés, leur tonalité, leur style de communication propre.
💡 À retenir de cette étape : Bref, si tu te dis : “Tout le monde s’est lancé là-dedans et moi j’y arrive toujours pas”, laisse-moi te dire un truc : tu n’es pas en retard.
Les délais “magiques”qu’on te vend sur les réseaux sont souvent déconnectés de la réalité.
Lancer une formation en trois jours, faire 5K en un mois, c’est beau sur le papier.
Mais si ce n’est pas ton rythme, ce n’est pas un problème. Ce qui compte, c’est de comprendre pourquoi tu bloques et de construire un chemin qui te correspond.
Étape n°4 : faire les choses à ma sauce… Et à mon rythme.
Je suis pas un modèle d’entrepreneur à succès. Je suis pas la success story de la nana qui crée une formation en quelques semaines, devient virale sur les réseaux et se retrouve propulser TopVoice de son secteur.
Je suis une nana plutôt lambda, qui a bien galéré à donner vie à son projet parce qu’elle est pleine de doutes, de contraintes de la vie réelle et qu’elle a à coeur de faire les choses bien. Pas seulement parce que c’est le béaba de l’éthique professionnelle mais aussi parce que j’ai compris que ma légitimité et ma crédibilité, je les tirais du fait de donner du sens à ce que je partage et ce que j’entreprends.
Le SpeakEasy est enfin lancé dans sa première version, mes clients me partagent leurs premiers résultats. On bosse ensemble sur leurs posts, leur tonalité, leur posture. Et je me sens de plus en plus à ma place.
En y allant doucement, j’ai construit un accompagnement hybride qui me ressemble vraiment, au lieu de céder à la pression de “tout faire vite et bien”. J’ai appris que parfois, avancer petit à petit permet d’arriver plus loin que lorsqu’on fonce tête baissée. Ce n’est pas forcément plus rapide, mais c’est plus fluide. Et surtout, j’ai accepté que le timing parfait n’existe pas : ce qui compte, c’est de ne pas rester figée par la peur.
Ce que j’ai appris en avançant doucement
Prendre son temps, ce n’est pas la même chose que procrastiner indéfiniment. Et ça, je ne l’ai pas compris tout de suite. Au début, je culpabilisais de ne pas avancer "assez vite", de ne pas avoir lancé mon programme dès que j’en avais eu l’idée. Je pensais que chaque jour où je ne cochais pas une étape était un jour "perdu". Mais aujourd’hui, avec le recul, je vois les choses autrement.
1. Avancer petit à petit permet de créer quelque chose de plus fluide
En prenant le temps de tester, d’affiner, et même de douter, j’ai finalement construit un programme qui me ressemble vraiment. Ce repositionnement n’aurait jamais eu cette profondeur si j’avais tout précipité. Chaque étape que j’ai franchie m’a permis de mieux comprendre ce que je voulais (et ce que je ne voulais pas). Et au final, la fluidité vient justement de ce processus : ce n’est pas parfait, mais ça fonctionne parce que ça me ressemble.
Et c’est pareil pour ta communication : chaque essai, chaque ajustement te rapproche d’un message qui sonne juste. Il faut oser y aller par étapes, sans chercher à tout verrouiller dès le début.
2. Le lâcher-prise sur la perfection immédiate
Ça a été une des choses les plus difficiles à accepter pour moi. Je voulais que tout soit impeccable dès le départ : le programme, la promesse, la structure. Et pourtant, c’est seulement en avançant progressivement que j’ai compris qu’on ne peut pas tout anticiper. L’évolution fait partie du processus. J’ai dû accepter que les premières versions de mes offres n’étaient pas parfaites — et que ce n’était pas un problème.
Apprendre à lâcher prise, c’est vital, même dans ta communication. Si tu cherches à tout maîtriser avant même de te lancer, tu risques de ne jamais oser passer à l’action. Ton message va s’affiner en route.
3. On n’est pas censé tout faire seul
Un autre truc que j’ai appris à la dure : demander de l’aide n’est pas un signe d’échec. Quand j’étais bloquée, j’ai eu besoin d’échanger, de me faire challenger sur mes idées et de prendre du recul grâce à des personnes extérieures. Ce soutien m’a aidée à sortir la tête de l’eau quand je m’enfermais dans mes doutes.
En communication aussi, tu peux avoir besoin de soutien. Ce n’est pas toujours facile de sortir des blocages ou de se rendre compte que son message ne passe pas. Mais être bien accompagnée permet de gagner du temps — tout en respectant son rythme.
Ce que j’ai retenu de tout ça, c’est que respecter son rythme ne veut pas dire "rester figée". Ça veut dire avancer en douceur, en s’assurant que chaque étape fait sens.
Je crois que le message du jour c’est juste : “tu n’es pas en retard”.
On est dans un monde où tout va très très vite et où on ne valorise plus le fait de prendre son temps, de prendre le temps de (bien) faire les choses à notre rythme.
Il y a forcément des moments où tu vas stagner, où tu vas douter. Ou tu vas avoir l’impression que tout le monde y arrive, sauf toi. Que tout le monde dis mieux les choses que toi, fais mieux les choses que toi.
Et dans ces moments-là ? Prendre le temps de faire les choses à ton rythme, de te recentrer sur ce qui t’anime
Cela dit, je veux être claire : si aujourd’hui je choisis de partager avec toi cette expérience personnelle en toute vulnérabilité, ça ne veut pas dire que tu es obligé de faire pareil pour avoir de l’impact ou te faire entendre. Chacun a sa manière de s’exprimer. Peut-être que pour toi, ce sera à travers des partages très personnels, ou peut-être que tu préfères une approche plus factuelle, plus posée.
L’essentiel, c’est que ça te corresponde. Parce que tu ne communiques pas pour faire plaisir à Linkedin ou Meta. Tu communiques pour continuer à faire vivre TON projet.
Mon mantra est simple : je ne te dis pas de faire comme moi, je te dis de faire comme toi. Trouve ta propre voix, respecte ton rythme. Parce que si mon expérience m’a appris quelque chose, c’est bien ça : quand tu t’impactes toi-même, tu impactes les autres.
Comment bosser avec moi pour t’affirmer dans ta communication et avoir une com qui te ressemble ?
Deux options :
→ Le SpeakEasy, mon accompagnement hybride pour t’apprendre à identifier tes forces et prendre ta place sans porter un masque
→ Mes consulting individuels à la carte pour bosser ta charte éditoriale, trouver les bons mots pour te présenter, apprendre à te pitcher, auditer tes contenus, etc.